Interview : Marc Levy parle du Film
Ma participation dans le projet d’adaptation de «Et si c’était vrai» ?
Je n'ai pas participé à l'adaptation cinématographique du roman, ni à l'écriture du scénario ou au choix des acteurs. Comme je l’ai souvent exprimé dans diverses interviews, j’ai préféré utiliser le droit de regard que m’avait courtoisement offert la Dreamworks, pour observer et pour apprendre. Je ne me voyais pas en ma qualité d’auteur d’un premier roman prétendre aller donner mon avis aux scénaristes d’une grande société de production américaine. Certains lecteurs m’on fait remarquer que j’étais l’auteur du roman et qu’à ce titre… mais les rapports de force ne s’établissent pas comme cela et rares sont les cinéastes qui souhaitent impliquer l’auteur du roman au cours du processus de l’adaptation.
Pourquoi ? Parce que le film correspond à la liberté d'un autre auteur, le réalisateur, de traiter l'histoire à sa manière. Il raconte la même histoire que le livre mais de façon différente, répondant à d’autres contraintes. Le film raconte une histoire en une heure trente là où le livre la raconte en plusieurs heures. Et puis mettez-vous à la place des producteurs, si un jour vous achetez une maison, vous ne voudrez pas nécessairement que l’architecte qui l’a construite vous oblige à la décorer selon ses goûts… Mon avis sur le film : Le livre est trop long pour être adapté dans sa totalité. Il fallait choisir entre la ligne « comédie » ou la ligne « dramatique » puisque le roman contient presque deux histoires en une. Les producteurs ont choisi le côté comédie du roman, c’est un choix respectable. Personnellement, j'y ai passé un très bon moment, les acteurs ont parfaitement recréé la complicité entre Arthur et Lauren, on ne retrouve pas les chapitres du livre, mais l’idée et le sentiment du livre ne sont pas trahis. Au contraire, j’ai eu l’occasion de voir plusieurs fois le film et à chaque projection je découvre les liens entre les deux, comment le roman a pu inspirer tel ou tel passage du film. Très sincèrement, on ressort de la salle heureux et je ne crois pas que le film efface la mémoire du livre.