Interview Festival de Sarlat 2005

Publié le par Emmanuelle

 Marc Levy, propos recueuillis par Gérard Chargé

  

"Pour ceux qui ont lu le roman, le film n’y est pas fidèle. C’est la même histoire, mais racontée différemment. C’est l’histoire d’un homme qui aime au-delà des apparences. La vraie créativité des scénaristes, était de savoir comment raconter cette histoire autrement. Elizabeth est dans son univers, il y a toute une série de détails dans sa structure, c’est le vrai intérêt d’une adaptation.

Je suis content du travail qu’a fait Mark Waters, j’ai écouté ce que l’équipe faisait et j’ai beaucoup appris. Il y avait une interrogation sur toutes les façons de raconter. Comment bien raconter une histoire ? Telle était la question similaire et commune entre la littérature et le cinéma. L’auteur ne doit pas s’occuper de lui-même, sinon cela rend les récits ennuyeux et le spectateur s’embête. Le résultat est un film purement américain et je n’ai pas d’a priori par rapport à cela. Ce qui est formidable, c’est que l’histoire voyage, je l’ai racontée à la française, ils l’ont adaptée à leur culture, des chinois l’auraient aussi raconté autrement. C’est une façon de mieux comprendre l’autre. Un auteur doit écrire pour les autres. En écrivant, j’ai voulu rendre la magie de cette histoire accessible à tous et je pense qu’il ont fait le film aussi pour cette raison.

J’aime faire appel aux phénomènes para-normaux en écrivant mes histoires. Je n’aime pas que l’on dise que les choses ne sont pas possible. Galilée est un exemple de l’annonce : lorsqu’il a répandu l’idée que la terre était ronde, il a été rejeté. La vie a été en permanence éclairée par les merveileuses contradictions sur le savoir établi. Il y a une certaine façon de parler de l’imaginaire. Il faut en parler et ne pas rejeter ces idées.

L’amour, la mort, sont encore aujourd’hui des thèmes inconnus, que l’on a pas fini d’explorer. Le coma d’Elizabeth est une métaphore amoureuse. Il faut voir au-delà des apparences, c’est une façon originale de raconter l’attirance des sentiments. Le thème, c’est l’amour qui rend aveugle les autres et rend voyant soi-même sur un seul autre. L’amour entre un homme et une femme est le plus beau chantier de la vie, le plus ambitieux. La réussite sentimentale est un vrai moteur et la seule chose qui fusionne dans la vie.

Suite à cette aventure américaine, je vais réaliser un film comme metteur en scène : le scénario vient d’être fini "Mes amis, mes amours". Il y a une vrai ambiguité à adapter ses propres romans. Cette envie de passer derrière la caméra vient d’un court métrage que j’avais réalisé : "La lettre à Nabila"."

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