Interview Thé ou Café, 13 Juin 2005

Publié le par Emmanuelle

Marc Levy, propos recueuillis par Catherine Ceylac

 

 

Catherine Ceylac : On va prendre ce matin un thé ou un café, c'est la question classique biensûr que je vais poser à mon invité avec un phénomène d'édition, il a vendu plus de quatre millions de livre, il s'agit de Marc Levy. Marc Levy qui est avec nous ce matin pour nous parler justement de ce phénomène, de ce mécanisme et surtout de son dernier livre. Marc Levy, bonjour.

Marc Levy : Bonjour

C.C. : Ca fait plaisir de vous voir, je sais que vous êtes plutôt londonnien que parisien.

M.L. : Oui

C.C. : Vous avez senti cette rose ? Sentez la ! (elle lui tend une magnifique rose de couleur rose qui lui échappe des mains)

M.L. : Oh pardon !

C.C. : Elle est magnifique...

M.L. : Ah oui merveilleux, ah oui sublime...

C.C. : C'est une vraie rose de jardin...

M.L. : Oui...

C.C. : Vous êtes sensible vous à la nature ou à des petits plaisirs de la vie ?

M.L. : J'ai beaucoup de fleurs oui, je fleuris énormément mon appartement et essentiellement en roses et en pivoines, qui sont mes deux fleurs préférées. Mais roses anciennes, roses de jardin et pivoines.

C.C. : On s'en est rendu compte puisqu'on vous a accompagné dans tout un circuit dans Paris notamment chez un fleuriste...

M.L. : Ah oui c'est vrai...

C.C. : Alors y'a du miel, du miel qui était dur au départ, qui aujourd'hui est un peu plus liquide depuis qu'il est sous les sunlights. Pourquoi le miel ?

M.L. : J'adore ! Je suis un fou de miel.

C.C. : Bon...

M.L. : Voilà c'est un goût d'enfance, j'ai passé une partie de mon enfance dans le sud de la France et voilà...

C.C. : Alors puisqu'on parle enfance, écoutez ceci...

( on lui fait écouter une chanson de Barbara )

C.C. : Barbara qu'est ce que ça évoque pour vous ?

M.L. : Enormément de choses, d'abord mon enfance,... ma mère...

C.C. : Pourquoi ?

M.L. : D'abord parce qu'elles se connaissaient... je suis pas fétichiste mais y'a un objet auquel je tiens beaucoup, que j'ai piqué à ma mère qui est un télégramme que Barbara lui a envoyé...

C.C. : Et qui disait quoi ?

M.L. : Et qui disait : "Où que je chante, je pense à vous." parce qu'elle écrivait à mes deux parents et Barbara comme Serge Regianni, c'est et ça restera la musique de mon enfance. C'est totalement intemporel, tant les textes que la musique, les personnes étaient absolument magnifiques et je dois dire que ma vie amoureuse s'est beaucoup développé sur Barbara.

C.C. : Vous parlez très peu de votre père, qui était résistant, déporté et vous dites que vous avez compris qu'il était un héro du fait qu'il n'en parlait pas et qu'il restait dans le silence...

M.L. : Oui... nan je parle souvent de lui... oui tout à fait parce que je trouve que le vrai courage s'inscrit dans l'humilité et que finalement les choses belles que l'on fait dans la vie, on les fait pour les autres et pas pour qu'elles vous reviennent à vous sous forme de gloire !

C.C. : C'est quelque chose d'instinctif l'humilité ou ça se travaille ?

M.L. : Dans notre famille, c'est tout à fait instinctif... chez les autres, je pourrais pas...

C.C. : Mais la célébrité qui est la votre...

M.L. : Non mais moi c'est pas une célébrité...

C.C. : Ben si...

M.L. : Non, non non non, je vous assure que non...

C.C. : Si, aujourd'hui vous êtes devenu quelqu'un de célèbre, d'ailleurs vous avez quitté la France pour jouir de l'anonymat...

M.L. : Non... oui, mais pas pour jouir de l'anonymat... j'ai quitté la France pour justement ne pas être célèbre ! Parce que je... ça ne sert à rien ! Enfin je trouve que ça ne sert à rien ! J'ai la chance... vous avez des professions (il tousse) Excusez moi... vous avez des professions où on a pas le choix. Un acteur dont on ne connaîtrais pas le visage aurait du mal à faire une carrière ! Quand on écrit... enfin on a déjà cette chance formidable de pouvoir s'exprimer dans les livres, de raconter des histoires dans les livres, on a pas besoin en plus de s'étaler. La notoriété est quelque chose de plutôt déformante et moi j'ai eu envie de garder les vraies valeurs de ma vie et particulièrement celles, puisque vous parliez de mon père, que mon père et ma mère m'ont transmises.

C.C. : Votre parcours, Marc Levy, nous est relaté ce matin par Catherine (je ne sais pas comment s'écrit son nom alors j'ai évité de le mettre)

<< Marc Levy c'est le genre d'homme à qui on a envie de faire cela (un homme se pince la peau), eh oui le pincer démontrer que son parcours est : Marc Levy : oui oui c'est un conte de fée ! et non, que justement c'est bien la réalité ! Histoire d'un garçon élevé ici sous le soleil du sud ( Beaulieu-s.-M. ) par une jolie maman, agent immobilier et un papa, éditeur, mais aussi auteur, en 77, d'un best seller. Alors il en pince pour la vie sauf quand ; Marc Levy : j'étais très en colère contre une catégorie de gens, que j'avais justement appelé dans mon enfance "les pas possibles", ceux qui disaient à un moment donné que la Terre était plate... Et là il en aurait pincé plus d'un, mais voilà bientôt un écolier qui se serait, par exemple, bien vu médecin, mais qui renonça, faute de bonnes notes en maths, alors... Aïe, car la réalité c'est qu'en addition : Voix Off : 6 millions de livres vendus dans le monde... Voilà, il est aujourd'hui plutôt bon, multipliant les succès d'édition. Car Marc Levy c'est aussi : Bouillon de culture, janvier 2000, "Quel est votre métier ? Marc Levy : Je dirige un cabinet d'architecture." Aïe, et non, car en l'an 2000, celui qui, aux Etats-Unis et en France créa plusieurs sociétés, est surtout connu pour cela ; l'écrivain Le plus vendu en France. L'histoire d'un papa qui pour son garçon de 9 ans préfèra ceci : lui écrire ce roman, mais quand il va être publié : Marc Levy : "J'y croyais pas du tout". Aïe, car du côté d'Hollywood, on va s'arracher les droits cinématographiques, et pour deux millions de dollars, c'est Steven Spielberg qui va remporter la mise ! Et si la suite de ce roman sort aujourd'hui, chez Marc Levy toujours la même question, Et si c'était "Pas" vrai... alors c'est reparti... ça fait mal hein ? Marc Levy : "Nan c'est pas trop fort." >>

C.C. : Vous vous pincez souvent ?

M.L. : Psychologiquement oui ! J'ai pas de tendance masochiste mais oui ! Nan mais c'est... je, je... ça n'est pas quelque chose que je me suis appropriée.

C.C. : C'est pas acquis ?

M.L. : Non !

C.C. : Là, par exemple, vous avez donc ce deuxième, enfin la suite du premier, c'est à dire Et si c'était vrai..., c'est le cinquième livre. Vous revoir, vous êtes en transe ?... Il sort lundi, hein ?

M.L. : Non non, je suis pas en transe,... non non ça se passe pas comme ça. Si vous voulez savoir si j'ai... un doute à l'idée que le livre marche ; oui il est énorme !

C.C. : Heureusement oui !

M.L. : Mais je suis pas en transe parce que j'ai eu cette chance d'avoir, par exemple dans ma vie, un fils, qui compte beaucoup plus que tout le reste, une famille, des amis, donc... enfin je... je ne suis pas au centre de ma vie ! Donc je suis pas en transe !

C.C. : Vous n'êtes pas le nombril de votre vie ?!

M.L. : Du tout. J'ai vraiment une vie qui est éxogène (NB : Qui se produit à l'extérieur de l'organisme). C'est, c'est... je suis pas, en ce qui me concerne, d'une nature inquiète alors mon fils vous dirait qu'en ce qui le concerne, je le suis.

C.C. : Ah Ah ah !

M.L. : Mais ça c'est un atavisme familiale (NB : Dans la langue courante, le terme atavisme peut être employé au sens d'« instincts héréditaires, habitudes ancestrales »), mais... je suis très inquiet pour lui, je suis toujours très inquiet pour les gens que j'aime...

C.C. : Mais moins pour la santé du livre...

M.L. : Mais pas pour moi nan !

C.C. : Vous avez travaillé un moment donné à la Croix Rouge, dans l'unité de désincarcération. Qu'est ce que ça vous a apporté cette expérience ?

M.L. : Un appétit de vie énorme et surtout un capacité à relativiser beaucoup de choses, parce qu'en fait, on découvre dans ces métiers, enfin moi je faisais pas grand chose, j'étais un secouriste... enfin vraiment...

C.C. : Mais vous communiquiez avec les victimes ?

M.L. : Ben oui parce qu'on allait souvent les chercher à l'intérieur des carcasses de voitures donc... quand ils pouvaient communiquer, on communiquait, mais ça... ça donne un appétit de vivre formidable parce qu'on se rend compte de l'extraordinaire fragilité de la vie.

C.C. : Qu'est ce qui vous a marqué aussi dans les années passées aux Etats- Unis ? Vous y êtes resté longtemps...

M.L. : La liberté ! La liberté d'entreprendre,... la capacité à se remettre en cause en permanence,... une chose qui est, je dois le dire,... malheureusement pour nous, très très différente d'une certaine mentalité française qui est... celle de tirer les gens par le haut ! Y'a pas du tout aux Etats-Unis la mentalité de couper les têtes qui dépassent, au contraire ! Donc y'a une liberté d'entreprendre, y'a une liberté d'invention, y'a très peu de "c'est pas possible" puisque vous en parliez dans le reportage... les "c'est pas possible" n'ont pas le droit de parole ! Enfin ils n'interessent personne ! Donc c'est une société qui a beaucoup de défaut dans ses excès et qui l'a montré au cours de ces dernières années mais c'est quand même une société où il y a une liberté formidable. Et en ce moment, je trouve qu'il y a une très grande confusion entre... enfin le mot "libéral" en France est devenu un mot maléfique... il faut pas que cette vision du libéralisme qui est devenue une vision polémique et maléfique, ne détourne les esprits d'un mot absolument maginfique et qui est le mot le plus important de l'être humain qui est "Liberté" !

C.C. : On va parler tout au long de cette émission biensûr de ce nouveau livre, qui sort lundi. C'est très attendu, parce que comme je disais en début d'émission, vous êtes un phénomène aujourd'hui d'écriture et d'édition, alors on évoquera aussi avec ceux qui sont des fans de Marc Levy, ils sont nombreux, pourquoi ils le sont et puis il y a quelques surprises aussi qui vous attendent !

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L
Bonjour Emmanuelle!<br /> J'aimerais te demander un service?<br /> J'ai réussi à obtenir des scènes (de très mauvaise qualité) de l'émission de Thé ou Café (à la bonne vieille méthose soviétique), mais on me demande l'interview. Ça te gênerait beaucoup si je prends ta transcription? Le link du site est marqué ci-dessous, si jamais ça t'intéresse...<br /> Merci!
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C
bin moi j'ai jamais trouvé mon ideal lol. Pis il me reste plus trop de temps mais va savoir.........
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